à Calonne-Ricouart, Monchy-Breton et Béthoune
Une « grosse » actualité autour de Joseph Tournel, l’ancienne « gueule noire » et figure du mouvement ouvrier, décédé il y a dix ans. On évoque tout d’abord ce militant qui implanta le courant maoïste dans le bassin minier ce lundi 2 juin à la mairie de Calonne-Ricouart… La municipalité et l’association des Amis de Joseph Tournel vont présenter le « chevalement potence » : une sculpture en acier qui sera érigée près de l’hôtel de ville, en hommage à Joseph Tournel donc et André Mancey qui fut député-maire de Calonne-Ricouart. Ce mémorial sera inauguré à l’occasion du 60e anniversaire des grèves de mineurs de l’automne 1948 et du 40e anniversaire de Mai 68.
Animateur du l’Union locale CGT de Béthune, Joseph Tournel s’était retrouvé à Paris, fréquentant la Maison pour Tous de la rue Mouffetard, se liant d’amitié avec le dessinateur Tardi, des chanteurs : Hubert-Félix Thiéfaine, Dominique Grange… Cette dernière, chanteuse « engagée à perpétuité » et compagne de Tardi, a accepté l’invitation de l’association des Amis de Joseph Tournel et donnera un concert au café « Tartous et Compagnie » à Monchy-Breton (près de Saint-Pol-sur-Ternoise) le samedi 28 juin à 21 h 30.
Repérée par Guy Béart, Dominique Grange fit partie au printemps 1968 du Comité révolutionnaire d’action culturelle avec Jean Ferrat, Lény Escudero… Ses chansons furent entonnées dans les manifestations ! Maoïsme, bande dessinée, Dominique Grange revient à la chanson dans les années 1980. Ses concerts sont axés sur la défense des libertés et des causes humanitaires. Pour commémorer à sa façon les quarante ans de Mai 68, elle a enregistré de nouvelles chansons ; le disque faisant l’objet d’un livre illustré par Tardi : « 1968-2008… N’effacez pas nos traces ! ». Nouvelles chansons à découvrir à Monchy-Breton où la chanteuse d’origine lyonnaise interprétera sans doute « Gueule noire », chanson dédiée aux mineurs.
Ce samedi 28 juin toujours, à 15 heures, Dominique Grange et Tardi passeront par la librairie « Un pas de côté » à Béthune (246, rue Sadi-Carnot) pour une séance de dédicaces.
« Soixante-huitards nous avons été et c’est notre fierté de le revendiquer encore et toujours, bien haut et bien fort, même si ça ne plaît pas à tout le monde... Tout comme les révolutionnaires de 1848 revendiquaient d’avoir été des Quarante-huitards, puis ceux de la Commune, des Communards! C’est notre fierté, en effet, de nous être révoltés contre les profits capitalistes, contre la misère et l’exploitation des prolétaires, contre le racisme et les conditions de vie indignes faites aux immigrés, contre le sexisme sous toutes ses formes, contre toutes les discriminations et les atteintes aux libertés individuelles, contre la répression et les exactions policières, contre l’impérialisme, enfin, encore et toujours… » écrit Dominique Grange sur son site Myspace.