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En 1968, les baby-boomers avaient 20 ans. Ils en ont 60 aujourd'hui, et, à la veille de quitter la scène, ils jouissent une dernière fois du miroir qu'ils se tendent à eux-mêmes. Essayistes, éditeurs, journalistes, politiques : 1968 est leur grande guerre. Ils s'en disputent l'héritage, l'interprètent et le réinterprètent, sous le regard perplexe de ceux qui se demandent pourquoi, tous les dix ans, livres et journaux célèbrent avec tant d'éclat les erreurs de jeunesse de Daniel Cohn-Bendit, Henri Weber et Serge July, pour ne parler que des plus notoires.
Partout dans le monde, 1968 fut le théâtre de révoltes étudiantes inédites. Il n'y a qu'en France qu'on les commémore avec une telle ferveur. Au point d'éclipser ou presque d'autres anniversaires : la naissance d'Israël en 1948 et celle de la Ve République en 1958.